Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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vendredi 9 janvier 2015

17 décembre 2014 : « Au Wharf, les produits les plus toxiques ne sont pas éliminés »‏

Présentation du professeur Henry Augier par Jean-Baptiste LENNE, journaliste de "La Dépêche du Bassin"

 



n° 965 - Du 20 au 26 novembre 2014


UN PROFESSEUR MARSEILLAIS S’ATTAQUE À NOTRE ÉMISSAIRE EN MER
« Au Wharf, les produits les plus toxiques ne sont pas éliminés »

 
Depuis qu’il a découvert le Wharf de la Salie il y a quelques années, le professeur marseillais Henry Augier - spécialiste des polluants en mer - ne cesse de dénoncer l’émissaire en mer du Bassin et « les polluants qu’il déverse ». Le grand tuyau bleu fait même la couverture de son ouvrage.
Le titre fait déjà polémique : “Des égouts sous la mer”. Sans parler de la photo qui, sur le Bassin, ne passera certaine­ment pas inaperçue… On y voit le Wharf de la Salie - il y a quelques années - avec une grande tâche brunâtre s’échappant de sa cana­lisation. Mais l’émissaire bleu du Bassin est aussi en bonne place dans l’ouvrage signé du professeur Henry Augier. Ce scientifique - qui fut responsable de l’enseignement de la science des pollutions à l’université de la Méditerranée - s’attaque aux émissaires en mer français : « Des procédés vieillots, obsolètes, qu’il faut supprimer au plus vite », lâche-t-il. « Gigan­tesques seringues qui injectent les polluants les plus toxiques, les plus redoutables et les plus résistants… C’est une illusion de croire que cette masse d’eau, sortant en continu des émissaires, reste bien sagement sur place. » Et parmi les dizaines d’exemples que le scientifique cite, deux ouvrages sont mis en avant : la calanque de Cortiou déversant les effluents traités de Marseille puis le Wharf de la Salie pour le volet atlantique. « Oui, il y a eu des améliorations », admet Henry Augier. « Lorsque l’on a commencé à déverser en mer les effluents du Bassin, on collectait les eaux usées sur des dizaines de kilomètres en les rejetant sans traitement. Puis des stations ont été construites et améliorées. Mais ces ouvrages ne respectent que les normes européennes qui sont déficientes. Les matières organiques et les matières en sus­pension sont éliminées mais les procédés utilisés ne sont pas faits pour arrêter les produits les plus toxiques et indestructibles comme les détergents, les PCB, les métaux lourds… »
« On assainit la mer mais on pourrit les nappes »
« Ramené au volume des eaux usées, cela commence à faire des quantités importantes. » Et concer­nant l’alternative de l’infiltration que le Siba étudie, Henry Augier n’est pas plus convaincu… « C’est une utopie, un simple transfert de pollution des océans aux aqui­fères. On assainit la mer mais on pourrit les nappes, les lacs et les zones humides. » Mais alors, quelles solutions ? « Nous dispo­sons actuellement de techniques suffisamment performantes pour épurer à 100 % les eaux usées dont la qualité peut atteindre celle des eaux potables. » Le scienti­fique cite donc des exemples à Berlin, en Australie, en Namibie ou, plus proche de nous, à Cannes où la station d’épuration épure totalement ses eaux. » Alors, avec ce livre, l’auteur souhaite faire naître « une prise de conscience » et « un débat », notamment autour de notre plan d’eau. « Il faut mettre les autorités et les élus en face de leurs responsabilités, en rappelant que les lois sur l’eau recomman­dent de traiter la pollution à la source et non pas de l’éloigner des rivages ! »
[ J-B.L. ]

Et la tâche alors ?
L’explication a été donnée plusieurs fois par le Siba. « Avant 2007, une tâche brunâtre marquait le point de déversement du Wharf, due à l’utilisation par les stations d’épuration de sulfate de fer, employé pour ses fonctions coagulantes. Le produit a, depuis, été remplacé par le polychlorure d’aluminium, incolore cette fois. Des épisodes ponctuels de coloration sont observés », concède la collectivité du Bassin. « Par ailleurs, des mousses sont couramment observées en sortie d’émissaire et constituent un marqueur visible du panache du Wharf, dont la dynamique est liée au vent, à la marée et aux vagues ».


« Il faut mettre les autorités et les élus en face de leurs responsabilités », martèle le scientifique.

“Des égouts sous la mer”, Henry Augier. Aux éditions “Libre et solidaire”. Prix 15,90 euros, 224 pages.

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