Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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samedi 31 janvier 2015

31 janvier 2015 : L'ogre océan ou l'érosion de la côte atlantique‏

L'ogre océan ou l'érosion de la côte atlantique




Samedi 31 janvier à 15 H 25

Un film réalisé par Eric Moreau
Coproduit par Mara Films et France 3 Aquitaine
Avec la participation du CNC et de Campagnes TV

Synopsis du documentaire

Poussée par des tempêtes plus fortes et plus fréquentes, la côte Atlantique recule inexorablement et le littoral aquitain cède du terrain chaque année. Entre le réchauffement climatique et une urbanisation parfois invasive, l’homme n’a plus d’autre choix que de réinventer sa relation à l’océan.

Comme tous les littoraux l’ensemble de la côte aquitaine est confronté au phénomène d’érosion qui affecte les activités des hommes, remettant parfois brutalement en question un mode de cohabitation qui trouve aujourd’hui ses limites.  Un phénomène que le réchauffement climatique accentue. En compagnie de climatologues, géologues, ingénieurs océanographes et habitants, en pleine tempête, nous remontons  aux origines du phénomène d’érosion côtière.

L’exemple du Signal, à Soulac, a marqué tous les esprits. C’est dans l’urgence que les habitants de cet immeuble en bord de mer ont du partir laissant derrière eux parfois toute une vie. Ainsi Jacqueline Gandoin se souvient des conseils des anciens : « il ne fallait pas construire là… ». Jean Princeteau, le propriétaire de la Villa « Les Mouettes » à Lacanau témoigne, lui aussi, d’un passé qui s’érode.

Une histoire qui traverse celle des hommes, comme nous le raconte cette carte de louis XIV restaurée dans l’île de Ré alors qu’au dehors soufflent les tempêtes de l’hiver 2014...


Avec les élus locaux en fonction aujourd’hui, ou ceux d’hier tel Pierre-André Delbeau, ancien adjoint au maire de Lacanau nous posons le problème épineux de la relocalisation parfois nécessaire au regard d’un passé où l’enjeu était de « descendre de sa voiture pour se jeter à l’eau "

Entre le Cap Ferret et la dune du Pyla, le bassin d’Arcachon est lui aussi menacé par l’érosion. Un phénomène qui s’explique en bord de cote et sous l’eau avec les plongeurs de l’association Scaphpro…

La dune du Pyla quant à elle, recule dans les terres de 3 à 4 mètres par an, engloutissant la forêt et les infrastructures humaines environnantes. Franck Couderc, le directeur du camping de la Dune ainsi que Jacques Storelli, le président de l’association de Défense de Pyla-sur-Mer témoignent et nous accompagnent…

Certaines communes des Landes sont également durement touchées. L’effondrement d’infrastructures situées sur le front de mer, remet en question l’efficacité des dispositifs de renforcement existants et oblige à envisager des solutions de long-terme…

Enfin, plus au sud, « l’Ogre Océan » grignote la route bien connue des basques en front de mer au point d’y creuser des grottes au gré des assauts des grandes marées de l’hiver. Ainsi se raconte l’histoire des hommes qui font face à plus fort qu’eux et doivent céder le terrain qu’ils avaient cru pouvoir occuper contre les éléments.

30 janvier 2015 : Saint-Pourçain, la station d'épuration en avance sur son temps !‏

Une commune modèle en France pour traiter les micropolluants.

"Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l'Allier"
Inaugurée en novembre 2013, la nouvelle station d'épuration de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l'Allier prévue pour 9.000 habitants vise à éliminer totalement les micropolluants, jusqu'alors rejetés dans le milieu naturel. Un choix notamment lié à la forte activité hospitalière de la commune.

Saint-Pourçain : la station d'épuration en avance sur son temps


Un reportage vidéo à ne pas manquer avec une intervention de Bernard COULON, maire de Saint-Pourçain-sur-Sioule et Emmanuel FERRAND, adjoint au maire.

Construite sur l’emplacement de la «vieille» station (1975), une station d’épuration ultra-moderne assure, depuis mai 2013, le traitement de nos eaux usées. Conçue avec des critères d’élimination conformes à la réglementation en vigueur, notamment quant au traitement du phosphore et de l’azote, et intégrant d’ores et déjà le traitement des micro-polluants (résidus médicamenteux, hormones etc), cette station se veut un équipement à la pointe des plus récentes technologies. Elle doit pouvoir accompagner le développement démographique et économique de l’agglomération saint pourcinoise dans les prochaines décennies – elle est en effet conçue pour une durée de fonctionnement de 40 ans !

Cet investissement – conséquent ! - de 4 millions d’euro s’inscrit non seulement dans une démarche de conformité réglementaire, mais aussi de préservation de l’environnement.

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A l'initiative du Comité de Vigilance de Biscarrosse une Conférence-débat a eu lieu le 28 juin 2014 à Biscarrosse sur les micropolluants et les enjeux pour l'épuration.


"La pollution la plus facile à traiter est celle qu'on ne génère pas"

26 janvier 2015 : L'UE interdit la pêche pélagique au bar en période de fraie du 21 Janvier jusqu'à la fin du mois d'Avril‏

FLASH INFO
 
L’Europe interdit la pêche pélagique au bar
 
FRANCE 3 BRETAGNE

A compter du mercredi 21 janvier, l'Europe interdit aux chalutiers pélagiques de pêcher le bar. Une décision qui vise à protéger la ressource, qui va rentrer dans sa période de fraie. De son côté, la pêche plaisance entend respecter le repos biologique du bar, mais elle dit non aux quotas.
Par Aline Mortamet Publié le 19/01/2015.
Pêche pélagique :  le filet remorqué évolue en pleine eau, entre la surface et le fond, sans être en contact avec le fond.
La pêche pélagique dites "Aux bœufs" (Pair trawling pour les anglophones) est traînée par deux bateaux


Ifremer. Les chalutiers pélagiques pêchent surtout les "poissons bleus", mais les bars sont aussi pris dans leurs maille.
C’est officiel, le comité de la pêche et de l’aquaculture, qui réunit les ministres de la pêche à Bruxelles a rendu ses conclusions pour que la commission européenne tranche : mercredi 21 janvier, les bateaux travaillant au pélagique n’auront plus le droit de pêcher le bar, et ce, jusqu’à la fin du mois d’avril.
Ce faisant, l’Europe a décidé d’aller plus loin que ce que préconisait l’Angleterre, qui visait une interdiction sur les frayères en zone Manche ouest. La commission européenne a préféré interdire sur une zone beaucoup plus étendue :
la Manche,mais aussi la mer Celtique, la mer d’Irlande et le sud de la mer du Nord.
Selon les professionnels, c'est une mesure excessive.
Pour le moment, seule la pêche au pélagique est concernée, mais il n’est pas impossible que les autres secteurs de la pêche professionnelle soient aussi visés, pour proposer rapidement un encadrement plus strict des captures. Dans le monde du pélagique, la désillusion est très forte. D’ores et déjà, les professionnels du secteur réfléchissent à des demandes d’aide temporaire.
La pêche de plaisance.
Jean Kiffer, président national de la FNPPSF appelle également à respecter le repos biologique du bar, et donc invite tous les pêcheurs plaisanciers à ne pas pêcher le bar du 20 janvier au 30 avril.
En revanche, il considère comme très excessive la mesure préconisée par la commission qui consisterait à imposer un quota:
Un bar par jour et par pêcheur loisir.
La fédération de pêche plaisance et sportive a donc lancé une pétition en ce sens, pétition qui a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures.
Le bar

Littoral reviendra sur tout le monde de la pêche au bar dans son émission du 31 janvier 2015, avec en invité interviewé par Laurent Marvyle, Gwen Pennarun, pêcheur ligneur, de bars.

19 janvier 2015 : Connaissances du Golfe de Gascogne et du Gouf de Capbreton‏

 
Connaissances du Golfe de Gascogne et du Gouf de Capbreton
 
 
Dans son numéro, N° 146 du 17 janvier 2015 « Le Mag » du SUD-OUEST plonge dans le monde mystérieux des abysses.

Ces profondeurs, encore en grande partie inexplorées, recèlent des milliers d’espèces inconnues.
Un dossier de huit pages Hugo Verlomme, journaliste écrivain et spécialiste de l’Océan, met un coup de projecteur sur le golfe de Gascogne et ses 130 canyons sous-marins


Hugo Verlomme est revenu s’installer il y a une dizaine d’années à Capbreton où entre l’écriture et son travail sur le site 123océan, il va bodysurfer et se ressourcer dans les vagues.


"Abysses", l'expo sur la face cachée de la mer

Publié dans le MAG-SUD-OUEST du 16/01/2015 par Hugo Verlomme

L’exposition « Abysses » de la Cité de l’Océan à Biarritz est l’occasion d’une plongée dans ces profondeurs mal connues. A découvrir jusqu'au 13 septembre prochain


Dumbo, le petit poulpe des abysses© PHOTO 1999 MBARI

Le poisson ogre vit à des profondeurs où la noirceur est absolue, le froid et la pression extrêmes© PHOTODAVID WROBEL


Claire Nouvian, commissaire de l’exposition « Abysses » de la Cité de l’Océan à Biarritz© PHOTOCYRIL TRICOT


·         Jelly benthocodon. Taille : 4 cm de diamètre ; profondeur : de 500 à 3 500 mètres. On trouve généralement cette méduse très près du plancher océanique© PHOTO 2002 MBARI


·         Une cloche géante. Les engins de plongée capables d’explorer la colonne d’eau ont permis de mettre à jour l’importance des organismes gélatineux© PHOTO DAVID WROBEL


Au fond des océans, des forêts de coraux abritent une faune incroyablement dense© PHOTOLES WATLING

Lorsqu'on évoque le golfe de Gascogne, on pense à un vaste plateau continental, à des bancs de sable peu profonds, soulevant ces grosses vagues tant redoutées des marins et adulées par les surfeurs. Un golfe agité, poissonneux, carrefour de la biodiversité, brassé par le Gulf Stream, délimité par une ligne reliant l'extrême Ouest français, le phare d'Armen (à l'ouest de l'île de Sein) au cap Ortegal espagnol, en Galice, limite occidentale du golfe. Mais, en réalité, les cartes bathymétriques (qui mesurent les profondeurs et le relief de l'océan) nous racontent une toute autre histoire et nous font découvrir la face cachée de cette mer intracontinentale de 225 000 km2, en bonne partie constituée par des fonds dépassant les 4 000 m.



Le canyon de Capbreton longe le littoral espagnol sur plus de 200 km
© PHOTO INFOGRAPHIE SO

Découvrir les abysses à Biarritz 

En attendant de descendre en bathyscaphe sur les traces du capitaine Nemo, rendez-vous à la Cité de l’Océan, à Biarritz. Non seulement vous y trouverez des images du Gouf et une époustouflante plongée en 3D dans un canyon sous-marin, mais jusqu’au 13 septembre s’y tient l’exposition « Abysses » de Claire Nouvian, occasion unique de découvrir cet univers par définition inaccessible.
 

Les créatures capturées à des milliers de mètres, et parfois à plus de 300 bars de pression, ne peuvent être remontées sans risque d’imploser ou de se liquéfier. Il a fallu les ramener en douceur, par paliers, pour les récupérer dans le meilleur état possible. Ensuite, grâce au talent d’orfèvre de Christophe Gottini, taxidermiste au Muséum d’histoire naturelle, nous avons le privilège de découvrir pour la première fois au monde ces créatures abyssales, magnifiquement reconstituées à l’aide de divers subterfuges, éclairages, eau en suspension, fils ou coussinets invisibles…
Cité de l’Océan, 1 avenue de la Plage, La Milady, Biarritz. Tél. 05 59 22 75 49
Attention, la Cité de l’Océan (et donc l’exposition) est fermée jusqu’au 5 février inclus. 

Depuis des années, l'Institut français de recherche et d'exploitation de la mer (Ifremer) entreprend des campagnes de relevés grâce à ses navires équipés de sonars à balayage latéral et de sondeurs multifaisceaux, permettant de cartographier avec précision, et en 3D, le relief sous-marin du golfe de Gascogne. Les images récoltées lors de la dernière décennie ont révélé un paysage aussi extraordinaire qu'énigmatique, dont l'histoire remonte à plus de 160 millions d'années, lorsque le bloc ibérique s'est séparé du continent européen, ouvrant ainsi le futur golfe de Gascogne.
Notre littoral se prolonge par un large plateau continental peu profond, qui se termine de façon abrupte, avec des falaises vertigineuses plongeant à plus de quatre mille mètres 

Regardons ces reliefs comme si l'eau s'était retirée. Que voyons-nous ? Notre littoral atlantique se prolonge par un large plateau continental peu profond, la marge Armoricaine et Aquitaine, qui se termine de façon abrupte au sommet d'une incroyable chaussée des géants longue de 800 kilomètres, d'Aquitaine en Irlande, constituée de falaises vertigineuses plongeant à plus de quatre mille mètres, elles-mêmes creusées de nombreux canyons ! 

Paysage de science-fiction C'est un véritable paysage de science-fiction, inimaginable sur nos terres émergées. Certains de ces canyons (anciennes failles tectoniques) se situent dans le prolongement de lieux encore existants, comme les canyons de Penmarc'h, du Guilvinec, de l'Odet, de Saint-Nazaire, des Sables-d'Olonne, du cap Ferret, et, à l'extrême sud, le fameux canyon de Capbreton, aussi appelé Gouf.
Ces canyons nous rappellent que le niveau de la mer a connu de fortes variations, jusqu'à 130 m plus bas qu'actuellement 

L'histoire de notre planète s'écrit dans les fonds marins. Ces canyons qui sillonnent l'escarpement continental nous rappellent que le niveau de la mer a connu de fortes variations (jusqu'à 130 m plus bas qu'actuellement) et que l'Europe du Nord a été en partie recouverte d'une calotte glaciaire. Lorsqu'elle a commencé à fondre, un paléo-fleuve géant s'est formé, coulant à l'emplacement de la Manche. Ces eaux mêlées ont entraîné de vastes quantités de sédiments qui se sont déversés en avalanches dans les canyons, alimentant ainsi le fond du golfe en sable et argile. Et c'est en analysant ces vastes dépôts, carottés aux pieds des canyons, que Samuel Toucanne, sédimentologue à l'Ifremer, a pu identifier et dater précisément ces périodes de fontes et de glaciations.

Jean-François Bourillet, géologue, coordinateur des cartes morpho-bathymétriques à l'Ifremer Brest, étudie aussi ces époques reculées grâce à la cartographie profonde : « Nous avons travaillé sur le fleuve Manche ; lors des bas-niveaux (il y a 20 000 ans pour le dernier), la Manche était traversée par un fleuve géant, ayant pour affluents, entre autres, la Somme, la Seine, parfois la Tamise, la Meuse, le Rhin. Mais son embouchure, bien que proche de l'extrémité du plateau continental, reste à une centaine de kilomètres des canyons. »
Au sud du golfe, le plateau espagnol est beaucoup plus étroit. Bordé de montagnes, pyrénéennes et cantabriques, il plonge très vite vers les grands fonds, avec, là aussi, des canyons, parfois proches de la côte, qui rejoignent la plaine abyssale.
 


El Cachucho Le canyon de Capbreton longe le littoral espagnol sur plus de 200 km, mais il existe un autre joyau des abysses, un mont sous-marin, bordé par un le canyon de Llanes. L'une des parois verticales de ce mont mesure 4 000 m !
Découvert dans les années 1930 par le grand océanographe français Édouard Le Danois, il est situé à 36 milles au large des Asturies en mer Cantabrique, et s'appelle aujourd'hui El Cachucho. Ce mont sous-marin abrite une extraordinaire biodiversité (plus de 600 espèces recensées, telles que des éponges géantes vieilles de plus de cent ans, le merlan bleu, la rascasse de fond), au point d'être devenu la première aire marine protégée d'Espagne. On sait aussi que le calmar géant y croise, car on a malheureusement retrouvé, pris accidentellement dans les filets des chalutages profonds (800 m), des spécimens pesant jusqu'à 950 kg et mesurant 14 m.

Biodiversité abyssale 
On estime aujourd'hui qu'une grande partie de la biodiversité abyssale se niche dans les canyons sous-marins, propices à abriter différents habitats à des profondeurs variées. Dans un récent rapport sur les espèces de poissons inhabituelles capturées dans le golfe de Gascogne au cours des quinze dernières années, dans un travail dirigé à l'Ifremer d'Anglet par Marie-Noëlle de Casamajor, on découvre des espèces abyssales rares, aux noms bizarres : poissons rubis, compères tête de lièvre, poissons-lunes, chimères, centrolophes noirs, rouffes des méduses et épineux, escoliers noirs et à long nez, rouvets, grenadiers scie et barbus, chiens espagnols, squales savate et liche, lubins…
Les cétacés tels que le cachalot pygmée et la baleine à bec de Bainville peuvent plonger à plus de 1 500 m. On le voit, les abysses du golfe recèlent bien des merveilles, parmi lesquelles des coraux d'eau froide ou encore des cétacés tels que le cachalot pygmée et la baleine à bec de Bainville, tous deux capables de plonger à plus de 1 500 m
Si les profondeurs du golfe de Gascogne nous paraissent aujourd'hui comme un patrimoine précieux à préserver, il n'en a pas toujours été ainsi, et pendant des décennies ses grands fonds ont servi à couler des épaves ou des déchets indésirables… Cousteau lui-même y soupçonnait la présence de fûts contaminés. De nos jours, c'est surtout la surpêche et le chalutage profond (1) qui menacent ces zones océaniques si fertiles.
La révélation de ces richesses abyssales, de ces 130 canyons qui sont autant d'écosystèmes, devrait nous mener à mieux connaître ces zones où s'élaborent les briques de la vie. On le voit, le golfe de Gascogne n'est pas une région océanique comme les autres. C'est un véritable patrimoine, unique en son genre, qu'il faut protéger d'urgence.
Hugo Verlomme
Journaliste écrivain et voyageur spécialiste et passionné par l'Océan
1/3 - Les Abysses par Up-Date (vidéo)


vendredi 9 janvier 2015

6 janvier 2015 :Une pétition pour soutenir Claire Nouvian : Elle lutte contre le chalutage en eaux profondes

Elle lutte contre le chalutage en eaux profondes


Claire Nouvian lutte contre les dégâts de la pêche industrielle sur les fonds marins
 

© PHOTO J-D. CHOPIN

Publié le 31 12 2014 par  Véronique Fourcade, journaliste du Sud-Ouest

Claire Nouvian, fondatrice et directrice de l'association Bloom, lutte contre le chalutage en eaux profondes. Dès 2007, cette lanceuse d'alerte a été élue « ange gardien de la planète » par le magazine « Géo » pour son engagement dans la protection des systèmes marins. Héritière de l'esprit Cousteau, elle conjugue vulgarisation scientifique et militantisme écologique.
« Sud Ouest ». La question de la pêche en eaux profondes est-elle encore à l'ordre du jour des institutions européennes ?
Claire Nouvian. Le jeudi 27 novembre, le Conseil des ministres européens avait enfin mis à son agenda l'examen de ce règlement que nous attendions depuis un an. La France, poussée par le lobby de l'industrie de la pêche, a réussi à le faire déprogrammer à la dernière minute. La présidence italienne veut avancer sur ce sujet. La France veut gagner du temps et attendre la présidence lituanienne qui sera plus malléable face aux pays favorables à la pêche industrielle comme la France, l'Espagne, la Pologne.
Comment expliquez-vous ce revers ?
Bruxelles, c'est le nid des lobbys. Depuis 2009, le mensonge se construit autour du Parlement européen, impliquant des élus, des chercheurs d'État, des experts qui font pression avec des moyens financiers bien plus importants que ceux de Bloom. Cela a conduit, en décembre 2013, au rejet de l'interdiction du chalutage profond par 342 voix contre 326. Alors qu'une grande majorité des citoyens européens sont convaincus de la nocivité de ce type de pêche, la délégation socialiste française, menée par la députée Isabelle Thomas, a torpillé son interdiction. C'est simple : l'ordre de vote a été changé à la dernière minute et quelques députés se sont trompés. Une fois enregistrées les 20 corrections de vote des parlementaires, il apparaît que le règlement aurait dû être adopté à 343 votes contre 330, mais il n'existe aucun recours légal pour faire prendre en compte cette réalité.
Le Conseil des ministres a repris l'affaire. Fin novembre, la même députée bretonne a agi en sous-main pour que l'examen de ce règlement n'ait pas lieu.
Pensez-vous baisser les bras ?
J'ai connu plein d'échecs dans ma vie, mais celui-ci me touche et crée une vraie angoisse. Certes, je m'implique pour la préservation de l'écosystème marin, mais mon vrai combat va bien au-delà de la pêche.
C'est tout notre système de démocratie qu'il faut revoir. Je pense que nos représentants ne devraient pas être élus mais tirés au sort. Les élus ne représentent pas les citoyens qui votent pour eux et au Parlement européen encore moins qu'ailleurs. C'est pour cela que le rêve européen s'effondre. On vote des règlements qui sont l'exact contraire de ce que réclament, par simple bon sens, les Européens.
Vous lancerez-vous en politique ?
J'ai été sollicitée, mais c'est non. Je ne peux pas accepter les demi-mesures avec la morale. J'ai du mal avec les mensonges qui sont omniprésents dans la vie publique. Par exemple, il est désormais démontré que les aides accordées à la pêche par l'Europe maintenaient artificiellement une pêche qui économiquement n'est pas viable.
Depuis des années, le chalutage industriel défigure les fonds, ramène dans ses filets plus de 100 espèces de poisson dont 97 sont rejetées, car seules trois sont commercialisées. Toutes ces subventions sont données pour seulement 1 % des captures de poisson !
Au lieu de mettre 800 millions d'euros pour 12 bateaux qui génèrent 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, il faudrait mettre 5 000 petits bateaux qui pratiquent la cueillette.
Les pêcheurs du Pays basque, que j'ai rencontrés, travaillent ainsi. Ce sont des modèles de bonne conduite pour l'environnement, pour le consommateur. C'est pour des personnes pures, sans compromission qu'il faut se battre.


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Merci de la soutenir en signant sa pétition.
Son combat est le notre :
 

ENSEMBLE POUR UN MONDE MEILLEUR - BONNE ANNEE 2015 !!!‏

A l'occasion du Nouvel An, en harmonie avec la nature,
je souhaite à chacun et chacune d'entre vous une Bonne Santé et une Heureuse Année 2015,
entouré(e) de tous ceux qui vous sont chers.

René Capo


17 décembre 2014 : « Au Wharf, les produits les plus toxiques ne sont pas éliminés »‏

Présentation du professeur Henry Augier par Jean-Baptiste LENNE, journaliste de "La Dépêche du Bassin"

 



n° 965 - Du 20 au 26 novembre 2014


UN PROFESSEUR MARSEILLAIS S’ATTAQUE À NOTRE ÉMISSAIRE EN MER
« Au Wharf, les produits les plus toxiques ne sont pas éliminés »

 
Depuis qu’il a découvert le Wharf de la Salie il y a quelques années, le professeur marseillais Henry Augier - spécialiste des polluants en mer - ne cesse de dénoncer l’émissaire en mer du Bassin et « les polluants qu’il déverse ». Le grand tuyau bleu fait même la couverture de son ouvrage.
Le titre fait déjà polémique : “Des égouts sous la mer”. Sans parler de la photo qui, sur le Bassin, ne passera certaine­ment pas inaperçue… On y voit le Wharf de la Salie - il y a quelques années - avec une grande tâche brunâtre s’échappant de sa cana­lisation. Mais l’émissaire bleu du Bassin est aussi en bonne place dans l’ouvrage signé du professeur Henry Augier. Ce scientifique - qui fut responsable de l’enseignement de la science des pollutions à l’université de la Méditerranée - s’attaque aux émissaires en mer français : « Des procédés vieillots, obsolètes, qu’il faut supprimer au plus vite », lâche-t-il. « Gigan­tesques seringues qui injectent les polluants les plus toxiques, les plus redoutables et les plus résistants… C’est une illusion de croire que cette masse d’eau, sortant en continu des émissaires, reste bien sagement sur place. » Et parmi les dizaines d’exemples que le scientifique cite, deux ouvrages sont mis en avant : la calanque de Cortiou déversant les effluents traités de Marseille puis le Wharf de la Salie pour le volet atlantique. « Oui, il y a eu des améliorations », admet Henry Augier. « Lorsque l’on a commencé à déverser en mer les effluents du Bassin, on collectait les eaux usées sur des dizaines de kilomètres en les rejetant sans traitement. Puis des stations ont été construites et améliorées. Mais ces ouvrages ne respectent que les normes européennes qui sont déficientes. Les matières organiques et les matières en sus­pension sont éliminées mais les procédés utilisés ne sont pas faits pour arrêter les produits les plus toxiques et indestructibles comme les détergents, les PCB, les métaux lourds… »
« On assainit la mer mais on pourrit les nappes »
« Ramené au volume des eaux usées, cela commence à faire des quantités importantes. » Et concer­nant l’alternative de l’infiltration que le Siba étudie, Henry Augier n’est pas plus convaincu… « C’est une utopie, un simple transfert de pollution des océans aux aqui­fères. On assainit la mer mais on pourrit les nappes, les lacs et les zones humides. » Mais alors, quelles solutions ? « Nous dispo­sons actuellement de techniques suffisamment performantes pour épurer à 100 % les eaux usées dont la qualité peut atteindre celle des eaux potables. » Le scienti­fique cite donc des exemples à Berlin, en Australie, en Namibie ou, plus proche de nous, à Cannes où la station d’épuration épure totalement ses eaux. » Alors, avec ce livre, l’auteur souhaite faire naître « une prise de conscience » et « un débat », notamment autour de notre plan d’eau. « Il faut mettre les autorités et les élus en face de leurs responsabilités, en rappelant que les lois sur l’eau recomman­dent de traiter la pollution à la source et non pas de l’éloigner des rivages ! »
[ J-B.L. ]

Et la tâche alors ?
L’explication a été donnée plusieurs fois par le Siba. « Avant 2007, une tâche brunâtre marquait le point de déversement du Wharf, due à l’utilisation par les stations d’épuration de sulfate de fer, employé pour ses fonctions coagulantes. Le produit a, depuis, été remplacé par le polychlorure d’aluminium, incolore cette fois. Des épisodes ponctuels de coloration sont observés », concède la collectivité du Bassin. « Par ailleurs, des mousses sont couramment observées en sortie d’émissaire et constituent un marqueur visible du panache du Wharf, dont la dynamique est liée au vent, à la marée et aux vagues ».


« Il faut mettre les autorités et les élus en face de leurs responsabilités », martèle le scientifique.

“Des égouts sous la mer”, Henry Augier. Aux éditions “Libre et solidaire”. Prix 15,90 euros, 224 pages.