Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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dimanche 15 septembre 2013

18 juillet 2012 : La mer n'est pas une poubelle

LA MER N'EST PAS UNE POUBELLE !
L'usine Smurfit-Kappa : Une pollution constatée…suite à une cuve fissurée…
( article du Sud Ouest du 05 juillet 2012 )

Bonjour à tous,
l'accident survenue chez SMURFIT-KAPPA avec l'éclatement de la cuve de 3500 m3 de liqueur noire (1) laissant échapper de 100 à 500 m3… de produits toxique dans la Leyre, a provoqué la mort de plus de 350 kgs de poissons et sans doute d'autres espèces protégées avec des risques de contamination des zones humides.
Le restant des 3500 m3 de liqueur noire est stocké dans le bassin "Saugnac" d'une contenance de 80 000 m3, la décision a été prise la semaine dernière par le sous préfet Jean-Pierre Hamon de rejeter en mer ces eaux contaminées dans le collecteur du Wharf de la Salie. (Lire en attaché l'article du Sud ouest du 17 juillet 2012)
Cette décision a été prise par le sous préfet Pierre Hamon après avis de la Dreal (2) sans aucune consultation avec les associations, ni avec les élus.
Celui-ci n'a pas jugé utile d'inviter le Comité de Vigilance de Biscarrosse à la réunion prévue le vendredi 20 juillet 2012 à 14 h à Biganos.
Les associations du Comité de Vigilance de Biscarrosse doivent se tenir prête à réagir pour s'opposer à cette décision inacceptable, une réunion à cet effet doit très prochainement avoir lieu.
Le président du SIBA, Michel Sammarcelli et les élus du Bassin s'oppose également.
Un conseil pour le SIBA : Il doit bien exister une vanne sur le réseau d'assainissement du Bassin d'Arcachon pour empêcher que les liquides de l'usine SMURFIT ne puissent circuler dans le collecteur du Wharf pour être rejetés en mer.
(1) Liquide huileux et corrosif, composé de jus de cuisson de bois et de soude caustique
(2) Organisme chargé de contrôler le bon état de fonctionnement des installations de l'usine.
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Concernant le traitement de la liqueur noire toxique stockées dans le bassin "Saugnac" de SMURFIT-KAPPA
Frédérique Cheyenne nous a transmis ces informations : Site http://sibylline.free.fr/
" Pour une réponse rapide à la question de l'impact sur le milieu marin, il faut savoir quels sont les autres composés mélangés à la soude et quelle est la concentration de la soude dans le mélange.
La soude caustique seule a un effet corrosif : elle dissout complètement la matière organique à son contact (cf. centres anti-poisons) : concentration et durée d'exposition déterminent la gravité des lésions ("simples" brûlures à des séquelles irréversibles pouvant aller jusqu'au décès). Déversée dans l'eau, la soude se dissout et dégage de la chaleur. Le risque pour l'environnement est lié à la quantité des ions hydroxyles qui en résultent (effet pH). Sur les organismes aquatiques, la toxicité dépend de la capacité tampon de l'écosystème affecté. Aucune survie possible pour un pH supérieur à 9.

Concernant la bioaccumulation (toxicité chronique), je ne sais s'il y a eu des études de faites sur le sujet. Elle serait liée aux produits de transformation.

Cette réponse est valable pour la soude caustique seule. Il faudrait savoir quels sont les produits de mélange afin de savoir comment ils interagissent avec la soude.

Petite consolation : le largage de soude caustique dans l'océan sera repérable par la traînée blanche qu'il laissera dans son sillage (précipitation d'hydroxyde de magnésium, à vérifier)

Question : pourquoi ne traitent-ils pas le composé sur place, dans des cuves d'appoint adjacentes ? Une base se neutralise, au minimum.

Pour la teneur en magnésium de l'eau de mer, elle est de 1,3 kg/m3, ce qui explique la réaction de précipitation avec les OH- de la soude caustique pour donner Mg(OH)2
. Sinon, pour être plus précise par rapport au pH de 9 précédemment invoqué, la soude caustique a un pH > 14.
Les valeurs de DL50 (dose létale médiane) des tests de toxicité aiguë chez les organismes aquatiques s'échelonnent entre 33 et 189 mg/l.
Ce qui serait bien, ce serait de faire des mesures (ou calculs) de pH maintenant pour éventuellement anticiper et comparer s'il leur venait l'idée de tout déverser dans l'océan.
Un point important qui ne devrait pas laisser de marbre les ostréiculteurs. Tout le magnésium séquestré sous forme de sels (par précipitation avec la soude) va rendre indisponible le calcium dissous (directement assimilable par les organismes (plantes et animaux) qui lui est associé (on parle toujours de l'importance du ratio Mg2+/Ca2+). Dans quelle mesure cette perte de calcium va-t-elle avoir un impact sur la calcification des huîtres et autres coquillages, par exemple ? Difficile de répondre vu la complexité du comportement océanique dans un endroit aussi particulier que le bassin.
A diffuser avec les réserves émises. "Point de certitude sans étude..."
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De nombreuses questions à poser :
- Sur la structure même de la cuve. A-t-elle été construite pour cet usage ? La date de fabrication de la cuve ? Sa durée d'utilisation ?
- Le C.H.S-CT de l'Usine avait-il émis des observations ?
- Cet cuve a-t-elle été soumise à des visites périodiques programmées et réalisées des organismes agréés comme l'APAVE, l'A.I.F ou VERITAS ? Si oui que disent les fiches de contrôle ?
-Le Bassin "Saugnac" est-il étanche ? Si non, qu'elles seront les conséquences pour la nappe phréatique ?
- Quel a été le rôle exacte de la DREAL (ex DRIRE) dans le suivi des installations de l'usine ? Avait-elle émis des observations ?
L'usine est certifiée ISO 14001 depuis 1998
Lire la déclaration de M. Patrick Russac, directeur de la Dreal ( ex Drire)
"L'huile noire" est dangereuse pour l'homme uniquement si elle entre en contact avec un milieu acide, "ce qui n'est pas le cas des milieux aqueux comme le Bassin d'Arcachon, explique Patrick Russac, directeur de la Dreal. Aucun blessé n'est à déplorer mais la direction de l'entreprise a fait évacuer le site, soit 150 personnes"
Remarque : Pas un mot sur la mortalité des 350 kg de poissons en décomposition qui on été ramassés, ni sur l'impact du milieu aquatique de La Leyre, ni sur le milieu marin du Bassin d'Arcachon, ni sur la qualité des eaux de baignade alors que nous sommes en pleine période estivale.
René Capo coordination du Comité de Vigilance de Biscarrosse.
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Photo prise par Stéphane Scotto
Au centre la cuve fissurée…qui a laissé échappé ses 3000 m3 de liqueur noir en partie dans la Leyre, dans les zones humides et le reste dans les égouts…de l'usine
et le bassin de stockage archi plein en attente d'être déversée pourquoi pas au Wharf de La Salie ?

La cuve fissurée
A remarquer l'état de corrosion, on a du mal à imaginer que l'on est pu stocké un produit aussi corrosif dans des conditions pareils.
Pourtant cette cuve a du faire l'objet de visite et de contrôle par des organismes agréés...
Bien des questions se posent sur la structure même de cette cuve ?
Vous remarquerez le talus en terre ceinturant la cuve servant de bac de rétention…

A gauche, le bassin de tampon "Saugnac"

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